SHARRYLAND
Où se trouve
Un clocher se détachant sur les collines verdoyantes m'offre un repère visuel pour poursuivre ma route. J'enfourche mon vélo et m'engage sur le chemin de terre qui suit la rive d'un fossé. On est tout de suite en pleine campagne, au milieu des champs de blé agités par le vent. Je m'arrête pour voir des étourneaux descendre caresser les épis et s'envoler aussitôt : pur divertissement, il n'y a pas d'autre explication. L'escarpement est coloré de coquelicots et de fleurs mauves. Au-delà du fossé, la sauge des prés répond par un coup de pinceau bleu. Voici les premières vignes avec, ici et là, un cerisier qui sent bon les fruits, une tentation à laquelle il faut résister. Je reste enchanté par le feuillage irisé d'une rangée de saules. Il ne faut jamais se laisser emporter, car d'une haie, un pigeon ramier s'envole et "fasso na schincarola" je me retrouve en bas de la proda. Le lit de la rivière est blanchi par le cresson en fleur et c'est une effervescence de libellules aux reflets métalliques. À mon tour, j'effraie les petits poissons d'une flaque qui sautent hors de l'eau. Une grenouille coasse sa déception.
Après avoir passé un petit pont, je me retrouve dans le cimetière de l'église de San Giuseppe : belle, mais juste une petite église en présence de tant de clochers. On m'explique qu'à la fin du XIXe siècle, on voulait tout refaire en grand, église et clocher, mais qu'après avoir dépensé une fortune pour le clocher, on a décidé que l'église pouvait rester en l'état. À onze heures et demie, le carillon commence à sonner l'heure canonique. Puis, à midi pile, si quelqu'un a déjà été distrait, toutes les cloches sonnent à toute volée. Bienvenue à Zovon, semble-t-on me dire : un centre ancien, probablement le lieu d'un culte à la déesse Junon, d'où son nom actuel.
Le regard s'élève vers la colline : de belles bâtisses, dont la gracieuse Villa Ferrian, avec son pigeonnier sur fond de mont Rovarolla. Les carrières de pierre, d'une variété si particulière qu'on l'appelle "zovonite", jaune ou grise, voire bariolée, autrefois très recherchée, sont des signes forts du paysage.
Je demande à un autochtone un conseil pour le déjeuner : "risi e bisi", me répond-il, c'est l'heure des petits pois ; fameux, ceux de la ville voisine de Baone ; une soupe épaisse plutôt qu'un risotto, explique-t-il, et "chaque riz est un biso". Dans son gobelet, un Serprino pétillant. Ou mieux encore, ajoute-t-il, "risi e bisi co' l'oco in onto", vantant la viande d'oie conservée dans sa graisse comme un délice Slow Food. Un plat rouge, ça va sans dire, un Bordeaux, Merlot Cabernet, avec une touche de Raboso, à la manière des Euganéens.
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INTRODUZIONE
Les cinq jours de Vo'
1 di 6
Vo' Vecchio et le canal du Bisatto
2 di 6
Zovon et le trachyte de Rovarolla
3 di 6
Vo', ville du vin
4 di 6
Cortelà et les vignobles de Monte Versa
5 di 6
Boccon et la Fourche du Diable
6 di 6
De Monte Venda à Venise...
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