SHARRYLAND
L'Oratoire de la Nativité de Marie
Histoires de saints et de dragons peintes à fresque
Où se trouve
Qu'est-ce que c'est et où est-ce que c'est ?
La première description de l'Oratoire de la Nativité date de 1595, mais des éléments structurels et stylistiques permettent de dater l'église au moins de la seconde moitié du XIIIe siècle. Le flux des époques se lit dans les différentes fresques de l'intérieur : dans la zone de l'abside, les plus anciennes sont reconnaissables, tandis que sur le mur méridional, on peut voir une intervention de 1486. Le grand tableau est organisé en deux registres. Dans le registre inférieur, la figure du Christ crucifié avec la Madeleine pénitente subdivise la longue théorie des saints thaumaturges, comme saint Antoine abbé, qui se présentent aux fidèles et les protègent.
Pourquoi il est spécial
L'Oratoire de la Nativité est situé à Gaggiolo, près de la ferme de Perugalla. Ces deux toponymes d'origine lombarde font référence à un ancien village. En particulier, le toponyme Gaggiolo indiquerait une "terre entourée d'une haie, d'une forêt ou d'un pâturage réservé, banni". Il semble que l'on ait voulu, par cette construction sacrée, récupérer un lieu souillé. Ce qui est certain, c'est que les influences de la campagne environnante ont convergé ici, faisant de l'oratoire un lieu riche d'histoire et de tradition.
À ne pas manquer
De grands fragments de fresques représentant les saints Pierre et Paul et le cycle des mois émergent dans l'abside. Ce cycle est extrêmement intéressant et souligne une fois de plus le lien étroit entre l'oratoire, les environs et les personnes qui le fréquentaient à l'époque : les paysans. Introduire le cycle des mois dans l'abside, c'était les accueillir avec quelque chose de familier, s'adresser à eux en parlant leur langue. Enfin, un détail fascinant est la signature que l'artiste a apposée sur son œuvre avec l'inscription "Magister Gujelmus De Orta Fecit opus".
Un peu d'histoire
L'intérieur de l'oratoire a été entièrement décoré de cadres en masques, vraisemblablement vers la fin du XVIe siècle, à la suite des ordres de l'évêque qui demandait constamment que l'on accorde plus d'attention à l'entretien de l'édifice. Le rehaussement de la toiture et la rénovation de l'autel avec des marbres polychromes ont permis d'améliorer sensiblement l'état de conservation de l'édifice, qui fait encore aujourd'hui l'objet d'une grande attention de la part des constructeurs.
Curiosités
L'oratoire a été, certainement à partir du XVIIe siècle, l'une des étapes des "Rogazioni" : un rite propitiatoire pour la fertilité des campagnes qui se déroulait le long d'itinéraires préétablis, généralement après Pâques. À cette occasion, on transportait un dragon processionnel doté de pièces mobiles. Un exemplaire de cet objet de goût populaire est aujourd'hui conservé au musée d'art religieux "Fr. A. Mozzetti", ainsi que des tablettes votives provenant de l'oratoire.
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