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Fossombrone : la Haute Cour et l'amour courtois
Elisabeth et Guidobaldo, parfaits courtisans et amants malheureux
Où se trouve
Une histoire qui a commencé dans les larmes
C'est au cours de l'hiver 1489, à la fin du mois de janvier, que la jeune Elisabetta Gonzaga quitte Mantoue. Son frère, Francesco II Gonzaga, lui a choisi un mari appartenant à une illustre famille des Marches : Guidobaldo da Montefeltro, duc d'Urbino. Bien qu'il soit d'usage que les femmes issues de familles nobles soient considérées comme des pions sur l'échiquier politique et que le mariage soit l'un des principaux instruments pour sanctionner une alliance, lorsque vient le moment de se séparer de sa famille et d'aller vers l'inconnu, il n'est pas facile de retenir la douleur et l'angoisse. C'est pourquoi Elisabeth pleure dans son carrosse et prie Dieu de lui donner la force d'affronter sa nouvelle vie.
L'arrivée dans le duché d'Urbino
On peut voir que ses prières ont été entendues, car lorsqu'elle arrive à destination, après neuf jours de voyage, elle trouve l'amour qui l'attend, le vrai, fait d'attention et d'affection, et capable de supporter les difficultés. On dit qu'Elisabeth et Guidobaldo se sont aimés dès le premier instant. Leur mariage s'avéra être une union indissoluble, un lien exclusif, admiré par tous et chanté par les poètes de l'époque. Tout le monde dans le duché était heureux : le mariage allait enfin permettre au dernier membre masculin de la famille Montefeltro d'avoir un héritier ; en outre, la duchesse était très cultivée, gracieuse, aimable et habile, tant pour reconnaître les artistes les plus doués et les inviter à la cour que pour gérer le duché pendant les nombreuses absences de son mari, qui était engagé dans des actions politiques et militaires. L'une des résidences préférées du couple était la Corte Alta à Fossombrone. Dans ce cadre splendide, les ducs s'entourent d'artistes, d'hommes de lettres, de poètes, et se présentent comme de parfaits exemples de l'idéal de la Renaissance décrit par Baldassarre Castiglione dans son célèbre ouvrage "Il Cortegiano" (Le Courtisan).
Les chagrins des ducs d'Urbino
Avec le temps, cependant, un problème est apparu : l'héritier tant désiré n'est pas arrivé. Naturellement, les commentaires ne se font pas attendre : on parle tellement de l'incapacité du duc à avoir des enfants que même le pape Alexandre VI commence à réclamer l'annulation du mariage qui n'a jamais été consommé. Élisabeth, qui aime son mari, refuse la proposition et reste fidèle à Guidobaldo. Aux chagrins familiaux s'ajoutent les chagrins politiques : l'arrivée de Valentino dans les territoires d'Urbino pousse Guidobaldo à fuir pour sauver sa vie et elle, épouse dévouée, le suit dans l'exil et la détresse financière. Ils ne purent revenir dans leurs domaines qu'avec l'avènement de la papauté de Jules II, qui rendit au duc de Montefeltro son autorité et ses territoires. Pour consolider son retour, Guidobaldo adopte en 1505 Francesco Maria della Rovere comme son fils, l'héritier à qui les titres et les terres seront transmis.
Un amour infini
Mais le destin n'a pas fini de s'acharner sur le couple. Trois ans plus tard seulement, en 1508, le duc d'Urbino meurt, laissant Elisabeth seule dans son désespoir. Elle s'enferme dans une chambre aux volets fermés et reste assise sur un matelas pendant huit jours, sans manger, à la seule lumière d'une bougie posée sur le sol. Bien qu'elle soit encore jeune, elle n'a jamais voulu se remarier. Une volonté si forte qu'elle transparaît même dans le portrait que Raphaël a fait d'elle : on dit que le pendentif en forme de scorpion qu'elle portait sur le front était un symbole de froideur, utilisé pour décourager ses nombreux admirateurs.
Sur les traces des ducs d'Urbino
Le lien entre Elisabeth et Guidobaldo était si authentique et profond qu'il a longtemps résonné dans l'esprit de leurs contemporains. Aujourd'hui encore, il est rappelé dans les ruelles de Fossombrone, la ville de l'amour et de la beauté, qui rend chaque année hommage à cet amour courtois à l'occasion de la Journée internationale des musées, avec une visite guidée des lieux de "l'amour au temps de Guidubaldo et Elisabetta".
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