Fiera San Giorgio. Fier d'être le plus ancien d'Italie !

La remise des clés pour lancer l'événement

Un saut dans le Moyen-Âge

C'est précisément à Gravina, dans la deuxième quinzaine d'avril de chaque année, que se déroule un spectacle ancien. Tout commence avec l'institution de la foire. Cette première étape fondamentale est marquée par la lecture de l'arrêté royal, la remise des clés de la ville au duc Montfort et le fait de confier la réalisation de la foire au premier maître de la foire. Il s'agit d'un événement important : enfin, un grand et riche marché peut démarrer. L'effervescence est telle qu'un cortège se forme avec près d'un millier de participants : seigneurs et dames, courtisans, soldats et chevaliers, fanfares, musiciens et bouffons. Ils marchent de manière festive dans les rues de Gravina, qui s'animent déjà avec les premiers étals. Cela vous paraît-il anormal ? En effet, vous avez raison. Aujourd'hui, nous ne nous appuyons certainement pas sur des décrets royaux et nous ne portons pas de vêtements à la mode médiévale. Ce qui se passe sous nos yeux est une reconstitution, un stratagème ingénieux et engageant pour inviter les gens à visiter la foire, en les informant d'emblée qu'il s'agit d'un événement dont les origines sont très anciennes, puisqu'elles remontent jusqu 'au Moyen-Âge ! Elle a été instituée par le roi Charles II d'Anjou, et c'est aussi en son honneur que se déroulent les reconstitutions historiques, les défilés, les animations, les festivités... toute la ville revit le Moyen Âge pendant cinq jours et des milliers de visiteurs viennent de partout pour y participer.

Le roi et la reine se joignent au cortège

Les origines antiques

Le célèbre arrêté royal qui ouvre la commémoration porte la date de février 1294 et la signature de Charles II d'Anjou. Ce document garantissait à Gravina l'ancien privilège de pouvoir organiser une fois par an une foire d'exportation et d'importation. Un événement annuel qui devait se tenir dans la prairie entourant l'église de San Giorgio. Le commerce devait commencer cinq jours avant la fête de Saint-Georges, le 23 avril. L'ancienne foire était divisée en deux parties, l'une à l'extérieur et l'autre à l'intérieur. La première se tenait à l'extérieur des murs de la ville, près de l'église Saint-Georges, pour l'achat et la vente de bétail produit localement ou importé. On y vendait des chevaux, des mules, des juments, des bœufs de labour, des vaches, des moutons, des buffles, des chèvres, etc. La seconde se déroulait à l'intérieur de la ville avec une grande exposition de différentes sortes. Céréales, vins, huiles, fromages, textiles de toutes sortes, broderies, argenterie, etc. Les marchands étrangers, qui affluaient de toutes les parties du royaume, apportaient toutes sortes de marchandises, sûrs de trouver à Gravina une certaine base pour leurs ventes, ramenant ces spécialités que notre place offrait. Gravina devint alors un véritable emporium et sa foire était si riche et étendue qu'elle pouvait rivaliser avec celle de Sinigallia. Des soirées dansantes furent organisées pour l'occasion, des salles de jeux et des petits théâtres furent créés. Les maisons, les places et les rues se remplissaient ainsi d'une foule en fête

Intérieur du pavillon consacré aux animaux de la ferme

La foire aujourd'hui

Aujourd'hui, l'événement conserve certaines de ses caractéristiques, comme sa date et son type : il s'agit de ce que l'on appelle aujourd'hui une foire d'échantillons, où se mêlent les marchandises les plus diverses : vêtements, meubles, outils de toutes sortes, machines agricoles, animaux de ferme et de compagnie... L'une des plus grandes innovations concerne toutefois les lieux : il n'y en a plus deux, à l'intérieur et à l'extérieur des murs, mais une seule foire moderne avec des pavillons, des espaces en plein air et tous les services dont ont besoin les exposants et les visiteurs. Cependant, même les innovations les plus technologiques ne pourront pas lui enlever le titre qu'elle est fière de porter : bienvenue à la plus ancienne foire d'Italie.